Boston étape 2 - la douane

Publié le par nanas

Rarement j'ai considéré mes rapports avec les douaniers comme étant d'une franche convivialité et particulièrement pacifiés. Certes, lors de mon premier séjour au Canada, l'idée d'amener de la purée mousseline sans son carton d'emballage n'était probablement pas la meilleure que je n'avais jamais eue. "Comment ça, vous trouvez suspect de la poudre blanche dans un sachet plastique?", "Comment ça, j'aurais dû le signaler? La purée mousseline liophilisée n'est pas en soi de la nourriture, comme tout le monde le sait! Il faut du lait avec sinon ça ne marche pas. Ah? Vous n'êtes pas d'accord avec moi?". Bref de manière générale, l'anxiété est le sentiment m'accompagnant dès que je rencontre à la sortie d'un avion, une personne en uniforme me demandant sur un ton généralement bourru, "votre passeport mademoiselle" (et le "s'il vous plait" c'est pour les chiens?).  

Et si mon voyage à Boston était l'occasion de remettre les compteurs à zéro? Mouais dans une autre vie peut-être. Juste pour mettre en situation. La frontière américain est à une grosse heure de route de Montréal. Nous avons pris le bus d'Ottawa à 20h, fait deux heures de route pour arriver à Montréal, attendu une heure pour prendre le bus en direction de Boston. C'est donc vers minuit, que somnolant et ronflotant tranquillement, la lumière agressive du bus nous signale l'approche du poste douanier.

Le bus s'arrête, un officier américain monte. Les gens lui tendent leur passeport. Le dit officier y jette un oeil et ramasse les passeports de ceux ne disposant pas de carte verte. Une fois la récolte terminée, il invite les personnes n'ayant plus de passeport à le suivre (en même temps, c'est pas comme si on avait vraiment le choix). Une grosse vingtaine de personnes descendent donc du bus, une grosse majorité de français. Nous voici parqués dans une petite salle. L'attente ne fut pas très longue. Rapidement, on nous fit signe de se mettre à la queue leu leu et de suivre l'officier dans un long corridor. Je pense que la pensée partagée à cet instant précis par l'ensemble des personnes fut qu'il ne nous manquait plus que la jolie combinaison orange des prisons américaines. Enfin ceci dit le contrôle à ce moment s'est plutôt bien passé. La charmante (comprendre une femme relativement imposante, grosso modo 1m70 pour à vue de nez une bonne centaine de kilos, d'ailleurs c'est à se demander si les douaniers ne sont pas recrutés selon un moule, si vous êtes moins gros vous n'êtes pas recrutés, et non définitivement ce n'est pas (que) du muscle) douanière se donnait un mal fou pour prononcer à la française, s'il vous plait, les prénoms des gens attendant de payer les six dollars et de donner (à contre coeur soit dit en passant) leurs empreintes digitales. 

Tout se serait bien passé si une fois ce contrôle effectué, en remontant dans le bus, je n'avais pas constaté la disparition soudaine et impromptue de mon sac à dos. Evidemment un des gros douaniers avait sans prévenir fait la razzia des sacs encore présents dans le bus. Bon jusque là ça ne me choque pas plus que ça. Je repère donc mon sac dans la petite pièce par laquelle on nous avait fait entrer. Dans cette pièce attendent les personnes possédant une green card ou un passeport canadien. Je me décide donc à re rentrer. Bien évidemment la porte ne s'ouvre pas de l'extérieur, mais une gentille demoiselle, tout en lançant des regards apeurés et méfiants au gros douanier, se décide, dans un élan de solidarité matinée de compassion, à m'ouvrir.

La réaction fut immédiate. Retour à la case prison, ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20 000 francs. Sitôt entrée, aussitôt ressortie. Malgré mes bribes d'explication, le gros douanier évidemment ne voulait rien entendre. J'attends donc dehors de récupérer mon sac. Il faut noter que le même gros douanier indiquait aux gens en ayant fini avec l'immigration , le monticule de sac entassé à ses pieds. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait avec moi? Juste pas de chance j'imagine. Une fois la dernière personne contrôlée, gros douanier vient me récupérer à la sortie et c'est parti pour une bonne dizaine de minutes de sermon, m'expliquant, en gros, que aux Etats-Unis il fallait respecter l'ordre et qu'il espérait que j'allais me tenir à carreaux et éviter les ennuis. Ayant déballé l'intégralité de mon sac (de l'ordinateur aux serviettes de plages) et constaté que je ne possédais ni arme, ni drogue ni quoique ce soit d'illicite, gros douanier me laissa (enfin) partir en me recommandant encore une fois de rester loin des ennuis... S'il savait! 


 


Publié dans Voyage

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